Avec ces envies de printemps qui nous tenaillent dès que le soleil veut bien se montrer un peu, l'appel des jardineries se fait sentir. Il résonne si fort et si bien qu'une envie irrépressible de verdure guide nos pas, presque sans y penser, vers des étals de fleurs arbres et arbustes, encore bien peu attrayants en cette fin d'hiver. Qu'importe, nous sommes tout disposés à trouver quelques charmes secrets aux pauvres petites plantes rabougries qui ornent les allées. Parce que les grands projets prennent corps dans nos têtes. Oui, on a vu telle ou telle plante, tel ou tel aménagement, dans une revue, dans un blog, et il nous les faut absolument. Le jardin ne peut plus s'en passer, nous non plus. Les bonnes résolutions, garder un jardin facile d'entretien en évitant de multiplier les massifs et les plantations, s'envolent avec les derniers flocons de neige.
Après des mois de semi-hibernation - semi seulement car les idées fourmillent même en plein hiver, insidieusement, à la vue du jardin nu – nous sommes reposés. Oubliés le mal de dos, les courbatures dues aux tailles, les mains couvertes d'ampoules, les griffures, les écorchures, les piqûres d'insectes, la corvée des fleurs fanées à enlever jour après jour, les sacs de terreau qui pèsent le poids d'un âne mort, les multiples voyages à la déchetterie (déchets qui finissent toujours par déborder dans le coffre de l'auto qu'il faut ensuite nettoyer, lessivés que nous sommes par l'énergie déployée au jardin !).
Oubliés les gants de jardin farceurs que l'on retrouve dans des endroits improbables, les outils vagabonds, les graines récoltées avec soin, enveloppées dans du papier journal et égarées aussitôt par un jardinier distrait...
Oubliés aussi la corvée d'arrosage, les tuyaux qui fuient, les raccords introuvables, les arrosoirs trop lourds qui cassent le dos, le désherbage manuel, écologie oblige, ainsi que l'éternel problème : qui va s'occuper du jardin en notre absence ?
Oubliées les frustrations causées par les erreurs de plantation, les plantes qui meurent malgré des soins attentifs, celles qui se plaisent trop mais finalement ne nous plaisent pas et dévorent les autres, les inélégantes qui s'invitent alors que nous ne les avons pas conviées, les conquérantes qui nous épuisent à force de vivacité...
Ne reste que le souvenir des matins radieux ou faisant le tour du jardin, nous contemplons émerveillés la moindre fleur, la moindre pousse, avec la secrète satisfaction d'avoir réinventé un tout petit monde fait d'harmonie et de douceur...
Tellement vrai ! je crois que l'on va toutes se reconnaitre ! c'est vraiment çà les passionnées de jardin, tout est dit! merci
RépondreSupprimerMerci, Michèle
RépondreSupprimerOui l'appel des jardineries ... mais les allées ressemblent à celles d'un cimetière - au moins dans ma tête - mais le froid hiver est fécond en imagination, en projet, en inspiration et sage décision ...
RépondreSupprimerTon billet contraste dans le style avec le mien mais se rejoint sur le fond !
Adiante, oui, nous nous rejoignons sur le fond...
RépondreSupprimerC'est exactement ça ! Tu décris très bien les différentes phases par lesquelles nous passons tous, jardiniers plus ou moins experts... moi c'est surtout les gants ! Je les oublie, ou je les pose quelque part et puis zut de toute façon j'aime lieux sentir les plantes sous les doigts et bien sûr au moment des rosiers, ouille ! Je me pique à chaque fois ! Mes différents exploits sont : un petit bout de doigt en moins pris dans le sécateur et une belle branche de seringat enfoncée dans le revers de l'avant-bras ! Même pas peur, je recommencerai de toute façon ! Et puis c'est vrai on ne se souvient que des belles fleurs épanouies, des parfums, des branchages aux camaïeux de verts !
RépondreSupprimerBisous mon beau jardin !
J'ai réglé définitivement le problème des gants qui jouent à cache-cache, je n'en mets pas !
RépondreSupprimerC'est bien vrai tout ce que tu dis, je recommence à faire le tour du jardin avec la douceur revenue et je m'impatiente et je rève à de belles journées d'été et de printemps, aux zonzonnement des insectes, et aux fleurs !
Mais, imperceptiblement, la nature se réveille ...
Pétales, je crois qu'en fin de compte, nous sommes tous pareils...
RépondreSupprimerJe frémis à la pensée de ton petit bout de doigt...tu as du bien souffrir ! Bises à toi et bonne semaine...
Sylvaine, oui, la nature se réveille tout doucement, mais l'hiver est-il vraiment fini pour autant ? Pas si sûr...
RépondreSupprimerJ'ai deserté les jardineries volontairement depuis des semaines mais je sais que la raison va me quitter d'ici quelques semaines.. J'ai une liste d'acahats prévue pour 2011 relativement longue et onéreuse!!
RépondreSupprimerEt mon budget est mince!! Il faudra faire des choix..
Mais le plaisir sera là, c'est certain.. Choisir des plantes auxquelles on a rêvé, les planter, les soigner, les voir évoluer..
On s'impatiente tous mais le printemps n'est pas encore là: prudence, février n'a pas dit son dernier mot!
Sophie
Sophie, la raison nous quitte tous dès que les beaux jours arrivent...Mais là, je pense aussi que c'est un peu tôt pour commencer les folies...
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